Le big air urbain a cela de particulier qu'il est extrêmement éloigné d'une pratique "courante" du snowboard, et cette édition du Air & Style enfonce encore le clou. Un exemple ? Werni Stock qui ne passe pas le premier tour malgré un switch back 12 et un front 10 doublecorké. Oui, le niveau du snowboard en est là. Et c'est Peetu qui gagne.
Et vous savez quoi ? Malgré tout ce qu'on pourrait penser, nous avons passé un très très bon moment à ce Air & Style. Report.
Le big air urbain a cela de particulier qu'il est extrêmement éloigné d'une pratique "courante" du snowboard, et cette édition du Air & Style enfonce encore le clou. Un exemple ? Werni Stock qui ne passe pas le premier tour malgré un switch back 12 et un front 10 doublecorké. Oui, le niveau du snowboard en est là. Et c'est Peetu qui gagne.
Et vous savez quoi ? Malgré tout ce qu'on pourrait penser, nous avons passé un très très bon moment à ce Air & Style. Report.
Deux visions du snowboard de compétition se sont affrontées ce week end.
Aux US, Travis Rice et ses potes ont enfin ridé leur "Supernatural", spot gavé de poudreuse et préparé depuis 6 mois pour une poignée de riders privilégiés, à l'abris des yeux du public et surtout de toute caméra qui pourrait ruiner le suspens, reservé en exclusivité pour NBC.
A l'inverse, en Europe, à Innsbruck, Autriche, plus précisément, la caravane du TTR ridait le "Air & Style", big air sur échafaud glacé devant plus de 12 000 spectateurs survoltés. Le format est difficile pour les riders, qui attendent pendant plusieurs heures avant de devoir se lancer sur le kicker de taille conséquente, mais idéal pour les spectateurs, la télévision et les webcasts.
Le "Air & Style" mérite t'il toujours son nom ?
Depuis 1994, date de la photo ci dessous, peu de choses ont finalement changé. Nous sommes toujours à Innsbruck, sur la même montagne du Bergisel, il y a toujours un saut mais, signe des temps, le sponsor Energy Drink a changé. Et puis il y a le shape : une reception moins plate, un kicker parfait. Reto Lamm, actuel boss du TTR, gagnait le contest en 1994 avec un backflip. Hier, Peetu Piiroinen a gagné avec un Backside 1260.
Jouer la "blasitude" du spin-to-win, la rengaine du "toujours-les-mêmes-qui-gagnent" est finalement assez tentant. Et permettrait même de faire un petit article sympa avec deux trois bonnes vannes et renforcer notre image de jeunes rebelles un peu foufous. Sauf qu'en fait, ce Air & Style était assez sympa.
Soyons clair : OUI, nous sommes pour une réforme du système de jugement. Un système inspiré du Freestyle.ch avec un saut de technique et un saut de style serait nettement plus adapté pour les puristes que nous sommes (s'il est possible de parler de "pureté" sur un big air urbain). Il est d'ailleurs à noter que ce système de jugement était à l'origine celui du... Air & Style, d'où le nom. Un petit retour en arrière ne ferait pas de mal ! En attendant, la technique est à l'honneur et pour le style, nous vous conseillons d'arriver tôt, pour les trainings... mais pas que.
Vous en avez marre de lire ? Pas de soucis, voilà une petite vidéo tout à fait pourrie mais où l'on voit les tricks :
Pourquoi Peetu gagne t'il encore une fois ? Parce qu'il ne tombe jamais, mais surtout parce qu'il a plus d'amplitude et de style que tous les autres. Les vidéos ne rendent pas honneur à la violence des sauts - et des replaques - de Peetu : ce gars est vraiment une machine. Nous l'évoquions dans l'introduction : Werni Stock ne passe pas le premier tour avec un swb12 et un double cork 10 front. Moralité ? Tous les gars présents savent faire des tricks techniques ; un 1080 n'est même plus vraiment un trick technique en soi d'ailleurs. La différence se fait sur les à-cotés, sur le style ou sur les rails qui comptaient pour 20% de la note finale des riders.
Le seul capable de concurrencer Peetu hier soir était son team-mate Burton : Seppe Smits. Lui aussi se mettait tout en bas de la zone de reception, mais il aura peut être manqué de technique sur la zone de rails pour les 0,57 points qui lui ont manqué pour s'emparer de la victoire. Il se consolera tout de même avec le titre de Champion TTR de Big Air 2012.
La surprise de cette édition sera venue du froid avec Niklas Mattsson. Il aura franchi toutes les étapes depuis les pré-qualifications pour finalement se payer le luxe de "prendre la place" de Seb Toots sur le podium. Il finit troisième, Seb Toots quatrième.
Et juste derrière lui, qui retrouve t-on ? Le petit pote Pat Burgener, oui messieurs-dames ! Il fait son trou petit à petit et n'a pas l'air décidé à s'arrêter. Il se fait mal à la cheville droite sur son tout premier saut mais met la douleur de coté et décide de remonter, et plaque son double cork 10, en version switch back s'il vous plait. Il passe les qualifs, puis parvient à sortir Nils Arvidson, avant de s'incliner devant Seppe. Sachant qu'il n'a plus rien à perdre, il sera le premier de la soirée à tenter un triple cork sur son dernier run, mais sans arriver à le plaquer. Seb Toots tentera un autre triple tire-bouchon un peu plus tard, qu'il ne plaquera pas non plus.
1994 appartient donc bien au millénaire précédent. Aujourd'hui, gagner avec un backflip (aussi stylé soit-il) semble peu envisageable...
Ou alors un putain de gros backflip. Et ça, ce serait cool.
A l'année prochaine Air & Style, et merci à Burn pour l'invitation ! Pour le reste de l'histoire, voyez plutôt les photos...
Texte / photos: pj
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