Pour commencer, afin de vous mettre le film en contexte il convient d'expliquer le titre.
The Fourth Phase : la Quatrième Phase en français, fait référence à la quatrième phase de l'eau. Le cycle de l'eau en 3 phases que l'on nous apprend depuis toujours (cf : image 1) oublie une étape dans le processus. Il y aurait en effet, une quatrième phase entre l'état solide et liquide de l'eau. Une phase où, lorsque la glace fond, il y aurait un changement de molécules en surface de l'eau. Les molécules y sont alors plus stables, plus contraintes et la charge y est négative. La charge négative signifie qu'il y a une plus grande quantité d'électrons qui convoitent l'énergie des photons du soleil, et ce, jusqu'au cellules. Créant ainsi une "batterie" où un courant circule. Les autres points, l'alignement, la stabilité et la contrainte des molécules sont les caractéristiques d'un "cristal liquide". Cette structure là n'est plus H2O mais H3O2 car elle perd un atome Hydrogène dans la structure grâce à une rotation de 60° de chaque couche. On obtient alors une structure hélicoïdale similaire à celle de l'ADN. Cette molécule étant plus grosse que la structure, elle ne peut y pénétrer, ce qui maintient simplement la charge de la batterie.
Ces structures semi-conductrices qui créent un semi-courant, créent des zones d'eau pure qui sont presque visibles à l'oeil nu. On retrouve par exemple quelques zones d'exclusion sur certaines algues. Cette structure constituerait un genre "d'eau vivante" et c'est de cette eau là dont nous serions essentiellement constitués. Grâce aux nombreuses applications que permet cette découverte (comme par exemple générer du courant), elle est certainement l'une des plus grandes de ces deux derniers siècles. Et c'est donc sur cette énorme découverte que s'appuie Travis pour titrer son film. Par ailleurs, Gerald Pollack, le professeur à l'origine de cette découverte, intervient dans le film au biais d'une voix off, et est sans conteste l'inspiration initiale de l'histoire.
L'arc narratif que suit Travis Rice pour ce film, est celui du cyle de l'eau au sein du gyre du Pacifique nord. Un gyre est un courant circulaire à l'échelle d'un océan qui a des conséquences importantes sur le climat. Ici, Travis part du Pacifique Sud, de chez lui à Jackson Hole, continue en traversant les Alpes Japonaises (Hakuba), puis sur la péninsule volcanique Kamtchatka en Russie ainsi que les îles Kouriles pour ensuite traverser l'Alaska.
Mais pourquoi dans ce sens là ?
On le sait plus ou moins tous, ces endroits là sont les spots les plus enneigés de la planète, comment ça se fait ? Sur quoi s'est appuyé Travis pour suivre cet ordre précis ?
Sur la planète de nombreux courants primaires d'eaux chaudes ou froides se déplacent poussés par des vents. Les courants chauds sont poussés par les Alizées qui les déplacent vers l'Ouest. Selon le principe de condensation, quand un courant chaud arrive dans un air sec et froid, l'eau s'évapore créant ainsi une énorme masse nuageuse et chargée qui va se déplacer, poussée par les courants d'air sur les belles montagnes qui vous font rêver et où Travis pose sa planche dans le film. Or, le courant du gyre du pacifique nord se déplace dans le sens des aiguilles d'une montre, donc vers l'Ouest, l'eau y étant chaude, vous aurez compris, c'est pour ça qu'il y a de la neige. Histoire de ne pas faire un article 100% météo ici, si vous voulez en savoir plus nous vous invitons fortement à cliquer sur ce lien où vous pourrez en apprendre beaucoup plus sur la matière.
La seule chose qui pourrait être reproché à The Fourth Phase, ce seraient les voix off, toujours un peu too much à mon sens. Sinon je n'aurai rien à dire de plus de négatif.
Comme le disait un certain commentaire sur le post de l'article sorti par nos amis de Whitelines, les haters n'aiment pas ce film car ils s'attendaient à un Art Of Flight 2.0. Or ce n'en est pas un. Nous ne sommes plus ici face à un film trop ricain, avec trop d'hélicoptères, où les riders brûlent des arbres pour le fun et font joujou avec des armes à feu.
On découvre ici un aspect humanisant de Travis Rice qui véhiculait jusqu'alors une image d'homme invincible, intouchable. L'homme caché derrière le snowboard ressort, avec ses sentiments, ses peurs et son humilité.
Pour beaucoup d'entre vous, le regret était de ne pas voir assez d'images de snowboard. Seulement, quand on voit les couacs qui sont arrivés pendant le trip, ça peut se comprendre. Beaucoup auraient arrêté leur voyage après le fail des îles Kouriles. Beaucoup d'autres seraient aussi partis avec Lando et n'auraient pas eu le courage d'attendre la neige en Alaska, et beaucoup d'autres ne se seraient pas relevés après une avalanche d'une telle puissance.
Si je vous rejoins sur le parti pris des voix off, en revanche je refuse de dire que le snowboard n'était pas au rendez-vous. Surtout avec les shots d'EJack et l'incroyable part de Victor, qui, bien que trop courte à mon goût, est complètement SICK (mention spéciale à The Eternal Beauty of Snowboarding), et lui aura valu une standing ovation de la part de la salle remplie du Grand Rex.
En bref, on est face à un film exceptionnel, qui relate tout à fait les difficultés que peut rencontrer une boite de production lors d'un trip d'une telle ampleur. Le tout agrémenté de shots incroyables (on ne le dira jamais assez, tout particulièrement la part de Victor et sa ligne droite à Valdez), d'images de folie et d'une bande son vraiment pas affreuse, bien que trop faite pour la mise en avant de ces voix off incessantes.
So Far Gone, est une zone glaciaire protégée en Alaska où l'héliski y est formellement prohibé. C'était là l'objectif principal de Travis dans le film. Malheureusement après l'avalanche énormissime, où toute personne ayant vu le film s'est demandée s'il allait se relever, le tournage a du s'arrêter là et pas de so far gone !
Nous lui avons donc posé la question, à la fin de la projection, "N'as-tu pas été trop déçu de devoir t'arrêter là, de ne pas pouvoir rider So Far Gone ?"
Non. Si je n'ai pas pu le faire à ce moment là, c'est que ça devait se passer comme ça. Je n'ai aucun regret là dessus.
Nous nous sommes également permis d'évoquer la différence flagrante entre The Art Of Flight et The Fourth Phase. Tout en exprimant notre ressenti plutôt en faveur de Fourth Phase.
The Art Of Flight n'était pas mon film. C'était le film de Curt Morgan. J'ai uniquement "joué"/ridé dedans. Fourth Phase c'était vraiment mon projet.
Et du coup... What's next ?!
Pour l'instant pas de nouveau film de prévu. Je me reconcentre sur le SuperNatural que j'aimerais étendre à une tournée mondiale. En faire plusieurs étapes.
6 Commentaires
Le seul vrai problème de Travis (en ce qui me concerne), que l'on retrouve dans TITA, TAOF et The 4th Phase, c'est son besoin de se faire continuellement sucer (on est dans la métaphore ici) par ses guests. Je trouve ça vraiment lourd et répétitif (ya qu'à voir le poste facebook de De Le Rue:" @travisrice your are THE TRUE BOSS !"
Je trouve ça débile pour deux raisons:
- la première c'est que même si dans chaque vidéo de ski/snow/surf, les teammates se blow mutuellement, c'est en général assez équilibré (tout le monde blow tout le monde).
- la seconde c'est que le niveau d'engagement pris par le père Rice est toujours énorme, son physique l'est aussi (perso je suis toujours halluciné par son physique très massif comparé à la majorité des snowboarder qui ont un physique plus fin, ce qui influence beaucoup le rendu de ses rotations), ses tricks le sont aussi (le gap dans TITA vers 44'-45' me traumatise), ect. Donc le mec est un snowboarder hors norme. Tout le monde s'accorde la dessus, y pas de doute. Alors pourquoi ce besoin de se faire blow en permanence? Il a un problème d'égaux? C'est une private joke qui a mal tourné? Si quelqu'un à la réponse, je suis preneur!
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Les + :
- Le niveau de snowboard toujours un cran au-dessus
- Les images dingues, une fluidité jamais vue et une immersion totale avec les riders.
- La bande originale au top, la musique parfaitement calée sur les images, à la réception (ou la chute) près.
- La séquence de surf sur du reggae, marrante et décalée.
- Le storytelling plutôt intéressant
Les - :
- Trop de voix off et de délire pseudos mystiques
- Trop d'égo trip autour de Travis Rice, le mâle alpha autoproclamé du snowboard mondial.
- Pas assez de Victor De Le Rue
- Trop de flocons de neige qui font "boum" quand ils touchent le sol
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Il reste que les first track sur des pentes ou on voit rien à balancer des 360 dans l'inconnu à mach2 et les plaquer...C juste hallucinant. Victor descent la montagne tout droit...à une putain de vitesse de malade....
Merci à Redbull pour avoir mis le truc en ligne pour tout le monde et à tous ces passionnés qui font vivre le snowboard.
Pour la réalisation, je trouve que le réalisateur précédent (TITA et TAOF), Kurt était encore plus précis et plus fin dans le montage.
Enfin Bref, c est top, c caviar, ca donne envie rider !
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"çà donne envie de rider"
Moi j'ai adoré ce côté plus personnel, après Travis c'est Travis mais ce qu'il apporte au monde du snowboard c'est énorme et que l'on aime moins ou pas the fourth phase, ses projet tiennent la routent il utilise sa notoriété pour faire des choses peu banales, on a des grosses productions et il y en a peu dans ce domaine, avec lui c'est toujours plus loin , plus fort plus haut, il est très exigeant envers lui même et les autres. Mais ses films resterons dans ma tête. Il nous fait rêver , il nous emmène dans des domaines vraiment superbes avec son équipe. On voyage et il nous transporte , la part du japon qui ne rêverait pas d'y être . Bref notre sport est reconnu et encore plus médiatique grâce à ce travail monstre. On ne pourra jamais lui enlever çà. Alors merci Travis redbull et tous les riders et l'equipe. Mention spéciale pour Victor qui assure grave .
Voilà à regarder sans hésitation.
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sinon d'un point de vue plus proche de nous, la part au japoooooon est folle, et les runs AK avec Ejack c'est vraiment du lourd!
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Sinon, il n'y a pas de mal à dire que Travis Rice est "le boss mondial" et VDL "un des boss Français" (en backcountry en tous cas) puisque c'est la réalité ...
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