On a testé : la formation DVA de l'ANENA

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On a testé : la formation DVA de l'ANENA

C'était au Col du Lautaret, il faisait froid, mais on appris plein de trucs !
article Avalanche
Texte :

Introduction

Au cas où vous ne le sauriez pas, Fluofun s'inscrit dans un groupe appelé 1997 media. Ce groupe recense divers sites de sports de glisse, Dammn (skate), The Bottom Turn (surf), Skipass (ski), Outzer (outdoor), 26in (gros vélo) et une plateforme vidéo dédiée à ces sports là (Zapiks).

Vous l'aurez compris, Fluofun appartient en quelque sorte à une énorme multinationale aux milliers d'employés. Et comme toute entreprise, les team buildings sont un super moyen de créer des liens entre les employés et de passer une bonne journée sous le signe de la bonne humeur.

En raison de nos passions, qui sont aussi nos métiers, nos patrons (G & O) ont décidé, en guise de team building, de nous instruire en nous faisant passer la formation DVA de l'ANENA

Au programme : une journée comme à l'armée où nous avons passé nos DVAs 1 et 2 en un temps record.

De gauche à droite :

1er rang : Laurent (Développeur), Antonin (Développeur et Outzer), Greg Poissonnier (Dammn), Oliver (26in) Sarah (Skipass), Loïc (Skipass), Thomas (graphiste et boutique Skipass), Lucas (développeur), Clément aka petit sanglier (commercial), Thomas (stagiaire fluofun).

Au sol : Guillaume (photographe, rédacteur, big boss de tout ce beau monde), Thaïs (fluofun), Olivia (boss des stations) et Onno (boss des geeks, développeur de renom et boss avec Guillaume de tout ce beau monde).

Devant et torse nu : Guillaume - bis - (The Bottom Turn), au dessus de lui, l'air menaçant, Nicolas (boss des commerciaux).

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Introduction 2.0

À la manière d'un match de basketball (en quatre quarts temps), nous allons tenter de vous raconter ce que nous avons appris de cette journée.

Attention : ceci n'est en aucun cas un cours de maniement du DVA ou de la recherche en avalanche. Entre théorie et pratique il existe un fossé gigantesque, et nous ne sommes pas formateurs, pour ça nous vous conseillons  .

P.S : pour les mots compliqués, ou importants, vous trouverez un petit lexique en bas de l'article.

Premier quart temps : l'échauffement.

Au basket le premier quart temps vous permet en général de prendre vos marques face à une équipe adverse que vous ne connaissez pas, et d'établir votre stratégie de jeu.

Ici, c'est un peu pareil.

Avant de sortir des jalons, il est toujours préférable de cheker les pictogrammes (ndlr : les pictogrammes remplacent depuis cette année les drapeaux que nous connaissions tous. Voir image 1). Si vous avez quelques questions concernant la neige, ou toute autre question sécuritaire, il est toujours préférable de se référer aux pisteurs qui sauront répondre à vos questions.

Si néanmoins, vous avez envie de sortir, parce que faut pas déconner mec, il est tombé deux mètres cette semaine quoi ! N'oubliez pas de vous munir d'un kit DVA comprenant DVA + Pelle + Sonde à minima.

Une fois équipés et prêts, checkez vos piles ! Si vous avez un vieil appareil analogique, comment checker ses piles ? Ne le faites pas, balancez le et préférez un nouvel appareil électronique plus facile d'utilisation et qui vous indiquera exactement la charge des piles.

Ensuite, avant de partir, il est préférable de s'assurer de l'état de marche en émission et en réception de son DVA. Pour ça, petit test facile :

1- espacez vous de deux mètres environ les uns des autres, en file indienne
2- le premier se met en mode émission les autres en mode recherche
3- chacun passe devant le premier qui émet et vérifient ainsi l'état de leur mode recherche
4- une fois tout le monde passé, le premier se met en mode recherche et tous les autres passent en émission, et lui passe ainsi devant chacun de ses partenaires pour vérifier sa recherche
5- une fois passé devant tout le monde, il se remet en mode émission
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Second quart temps : l'analyse et le coup de fil.

Analyse : l'analyse joue un rôle crucial sur une avalanche. En effet, si votre pote se fait embarquer, il est possible qu'une moufle dépasse de la neige et que sous cette moufle se cache une main. Si vous n'avez pas analysé vous pourriez vous lancer dans votre recherche tête baissée et passer à côté de cela, ce qui serait fort dommage, surtout en sachant que l'espérance de vie moyenne d'une personne ensevelie est de 15 minutes. Il faut aussi bien sûr, prendre en compte le risque éventuel de sur avalanche.

Le coup de fil : En cas d'avalanche, la question du message d'alerte se pose : faut-il alerter les secours sur le champ ? Et bien non, tout d'abord, comme dit au dessus procédez à une analyse du terrain (indices de surface, dernier endroit où vous avez vu votre ami, le terrain comporte-t-il des arbres/rochers...). Ensuite, ce sera à vous de déterminer, selon l'effectif de votre groupe et l'analyse, si l'appel au secours mérite d'être passé sur le champ. Notez bien qu'un appel de ce type prend généralement 5 minutes à minima et que votre ami, aka la victime, n'a une espérance de vie que de 15 minutes.

Que dire au 112 ? Déjà, avant toute chose, gardez votre calme. Ensuite, les infos à fournir au 112 sont visibles sur l'encart ci dessous, fourni par l'ANENA.

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Troisième quart-temps : la recherche et l'extraction de la victime.

Scénario 1 : mono-victime 

1 - Mettez votre DVA en mode recherche et partez du point où vous avez vu la victime pour la dernière fois. 

2 - Balayez la zone en courant en zigzags jusqu'à capter un signal. Lors de la formation, il nous a été conseillé de ne pas garder les yeux rivés sur l'écran mais plutôt l'appareil près de l'oreille jusqu'à capter un signal afin de ne rater aucun indice de surface éventuel. C'est la recherche du signal.

3-  Une fois le signal capté, le DVA affiche des indications à l'écran (un chiffre et une flèche en règle générale). Vous passez alors dans la recherche approximative. Pour cette partie de la recherche le DVA se tient devant vous, à l'horizontale. Il faut donc suivre les indications de l'appareil en tentant d'obtenir le chiffre le plus bas possible.

4- Arrivé au chiffre 3 environ, sur le DVA, il convient de passer à la recherche fine, dite "recherche en croix" (voir schéma 3). Pour ça, on tient le DVA au plus près de la neige, on ne modifie pas l'axe, on recherche le point indiquant la plus petite distance (le chiffre le plus bas). Une fois le point trouvé, marquez le, à l'aide  d'un bâton si vous étiez en split ou si vous avez un pote skieur, sinon marquez le avec autre chose, innovez.

5- Le sondage. Pour un bon sondage, on nous a conseillé de toujours se mettre à 90° par rapport à la pente. Ensuite, il faut planter sa sonde une première fois, puis planter en spirale autour de ce point (à la manière d'une coquille d'escargot) jusqu'à toucher la victime. Une fois qu'on l'a eue, c'est comme à la pêche, on ne lâche pas l'hameçon ! On laisse la sonde plantée à l'endroit où on a touché la victime.

6- Le pelletage. Avant toute chose, Fred, le formateur, nous a fait virer nos pelles plastiques pour privilégier des pelles au manche en plusieurs parties et au godet métallique, bien plus robuste. Pour un pelletage efficace on nous a dit de créer une "plateforme" et d'évacuer la victime vers l'aval. Pour un pelletage efficace nous avons cassé des blocs à l'aide de la tranche de la pelle en déblayant derrière nous. Selon les effectifs il est bon de placer ses potes derrière soi pour déblayer ce que l'on a déblayé. Il nous a aussi été conseillé de déblayer en V depuis la sonde.

Concernant un scénario multi-victimes, nous vous invitons grandement à suivre la formation, cela étant beaucoup trop complexe à détailler par écrit. Et encore une fois, n'étant pas formateurs nous ne pouvons prendre le risque de vous dire des sottises.

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Quatrième quart-temps : le check santé.

Hallelujah ! Vous avez sorti votre copain ! Mais que faut-il faire une fois cela fait ?

Attention : une victime d'avalanche est à traiter comme du cristal !

Tout d'abord, il convient de vérifier qu'il respire ! On vérifie donc l'état de santé de la victime (ou du sac à dos en cas d'entrainement factice comme le notre). Si on le peut, on isole la victime du sol, tout délicatement. On peut ensuite pratiquer les gestes de premiers secours (selon l'état) : Position Latérale de Sécurité, garot s'il manque un membre à la victime, massage cardiaque si la personne est en arrêt... on avise quoi !

Si le message d'alerte aux premiers secours n'a pas encore été donné : GO c'est le moment parfait. Sinon, si vous êtes plusieurs et avez un ami au téléphone avec les secours, décrivez lui l'état de la victime sans faire de diagnostic, il pourra ainsi transmettre les infos aux secours qui vous donneront des indications sur la marche à suivre.

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Troisième mi-temps : la conclusion.

La formation DVA de l'ANENA est quelque chose de vraiment instructif et nous en sommes tous sortis grandis. Que nous soyons débutants ou déjà un peu expérimentés nous avons tous appris quelque chose. Nous vous invitons vivement à suivre la formation avant de vous lancer corps et âme en terrain sauvage.

La formation DVA 1 dure une demi-journée (groupe de 8pers max - 25€), la formation DVA 2 prend également une demi-journée (groupe 8pers max - 30€). Mais après tout, qu'est-ce que le coût d'une vie ?

Lexique

ANENA : Association Nationale Etude Neige et Avalanches

DVA : un DVA est un Détecteur de Victimes en Avalanche. Anciennement connu sous le nom d'ARVA (marque déposée), ce petit appareil émet un signal, permettant aux personnes cherchant ce signal de vous retrouver sous la neige en cas d'avalanche.

4 Commentaires

TLT
TLT SUPER! Bien détaillé pour les novices...
Exercice que tout freerider devrait connaitre par coeur...
(Mention spéciale au passage pour l'ARVA NEO un très bon DVA, facile, fiable, performant!)

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Il manque un "detail"
Il manque un "detail" ... et c'est du vécu. Le premier moment important lorsque tu es témoin d'une coulée qui emporte ton pote ou juste le(s) rider(s) que tu suivais discrètement du coin du regard, c'est d'être hyper attentif au dernier endroit où tu as vu la victime émerger de l'avalanche en mouvement. Généralement, celle-ci fait le "bouchon" : un coup au dessus, un coup au dessous comme un enfant qui est en train de se noyer. Il faut bien mémoriser le dernier endroit où tu l'as vu en surface : cela évite de perdre du temps avec une recherche au dessus du dernier contact visuel ! ;-)
TLT
TLT Tu as raison, mais il vaut mieux dans tous les cas démarrer d'un peu plus haut (dans le doute) car si tu l'as dépassé, c'est mortel de remonter à pied avec de la neige aux genoux car le stress qui se rajoute te coupe encore plus les jambes! (vécu!)
Attention aussi à la sur-avalanche...
Conclusion: Il est IMPORTANT d'être bien formé car tout ce qu'il faut mettre en oeuvre doit s'enchaîner rapidement et sans hésitations...

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