Cet hiver, dans le cadre de nos opérations de Tests Privés, nous vous proposions, chers lecteurs, de tester ET garder deux boards Rossignol. Et pas n'importe laquelle, la Rossignol Sushi. Les deux testeurs ont désormais rendu leur verdict... si au début ils ne semblaient peut être pas convaincus, au final c'est une belle histoire d'amour qui a débuté entre eux et le quiver de Mr De Le Rue.
Pour vous autres, qui avez participé, aimé et suivi nos opérations de près ou de loin, et qui avez également des pratiques estivales, nous vous invitons à vous rendre ici : Tests-Privés.com, qui recense toutes les opérations de Tests Privés en cours sur tous nos sites (ski, vélo, outdoor).
Et puis si vous voulez poster un test, mais avez besoin d'un petit coup de pouce, rendez-vous sur notre article : comment rédiger un bon test produit.
Columbia, c'est un grand gaillard. Il nous vient tout droit d'Hendaye, dans le Pays Basque et mesure 1m86 pour 95kg. Autant vous dire que les jambes, ce n'est pas ce qui lui pose souci à ce monsieur.
Houlaaaaa c'est vraiment tout petit cette affaire là. Ok c'est le concept de la Sushi (rappeler l'esprit des powsurf japonais des années 80-90), mais 145 cm de longueur, ça déconcerte mon mètre 87 et mes 95kg hivernaux...
Mais c'est aussi hyper large au niveau du nose. D'ailleurs au delà de la longueur de la planche, c'est ce nose démesurément large, ainsi que le rocker quasi interminable qui attirent le plus mon attention.
La finition est remarquable. Le top sheet est brillant, faisant bien ressortir le logo Rossignol qui est lui en mat, disposé de manière tronquée sur l'avant de la planche. Le Rapala rouge (leurre spécial pour la pêche au Thon de ligne... Japon.... Sushi.... ils sont forts au market' chez Ross quand même) matche bien avec les Fixations XV. Oui d'ailleurs, cadeau bonux (pas de faute): les fixations sont expédiées en même temps que la planche. Ô joie infinie, 2 tests pour le prix d'un !!!
Le swallow pintail est vraiment beau, et la semelle se veut un rappel visuel du Makisu (natte pour rouler les makis). Cette dernière est très belle, avec en plus des effet de transparence au soleil, mais sera probablement vite gâchée en cas de rebouchages et autres réparations.
En revanche, je suis moyen fan de la typo employée pour le mot "SUSHI". J'aurais préféré une calligraphie plus niponne (pourquoi pas en Kanji?). Mais c'est un détail.
Pour le montage des fixations, vu que c'est un shape assez spécial, je me fie aux repères placés au niveau des inserts, tout en gardant mes angles de référence : Goofy --> Ar -12° // Av +15°.
Bref, un produit de toute beauté avec une promesse de sessions pleines de poudreuse!
A ce stade, on souhaite juste que l'image et le shape de la Sushi ne soient pas juste un effet marketing, sinon la déception sera grande....
Grosses chutes de neige, puis éclaircies : direction le Pic du Midi et le Taoulet au Tourmalet ! Quel magnifique spot pour découvrir la Sushi !
J'ai détesté...:(
Enfin détesté...disons plutôt que j'ai eu le sentiment de rien maîtriser, de me laisser diriger par ce petit bout de planche.
Les cuisses en feu, les bras qui tournent dans tous les sens, des courbes mal gérées du bout des pieds, un manque de confiance qui empêche de prendre de la vitesse. Durant les premières descentes, j'ai perdu tous mes repères de glisse. Pourtant sur le papier tout devait être facile : board spéciale peuf, 30-40cm de neige sur les 2 jours précédents, des pentes parfaites pour tailler des grandes courbes en snowboard... Je passe la board à un pote, qui en arrive a la même conclusion que moi : pas ouf...
La journée se termine par quelques pistes bosselées : immonde. Impossible d'avancer convenablement. Les genoux sont à la peine, les chevilles déjà en PLS, et le moral dans les chaussettes.
Trop d'attentes personnelles? Un produit trop spécifique aux forêts japonaises? Un manque de niveau pour ce type de planche?
Je me refuse à croire que la Sushi puisse à ce point me décevoir. Ce n'est pas possible que Rossignol sorte un produit si exclusif. Certes la board est très marquée, avec un programme qui laisse peu de place aux doutes quant à son utilisation. Mais quand même ! Je devrais pouvoir en apprécier toutes les qualités dans les conditions incroyables dont nous bénéficions cette année.
Du coup c'est pas compliqué, je me "force" à ne plus utiliser que la Sushi. Quelles que soient les conditions, quelle que soit la neige, piste ou freeride, poudreuse ou trafolle, sortie rapide de 2h ou grosse journée non stop... Je veux comprendre là où ça pêche (... vous l'avez?)
Cela n'a pas toujours été agréable, mais à mesure des sessions, les douleurs s'estompent, la confiance vient, la vitesse augmente.... et surtout le plaisir s'installe.
Et après 1 mois et plus de 10 sorties, ça y est, tout devient limpide !!
C'était pourtant si simple, et même marqué dessus : XV. Et oui c'est un pro model de Xavier Delerue. Le type sait ce qu'il veut et nous propose une board adaptée à son style de glisse.
Notre second testeur sélectionné était Manuval. Un bel oiseau de 40 ans et 1m89 de haut pour 81kg. Bref, pour tester le petit gun de Xavier De Le Rue nous n'avons pas choisi les plus gringalets... Si vous voulez retrouver son test complet, rendez-vous ici.
どうもありがとう*, à la marque de snowboard au nom d'oiseau et au ludisme luminescent.
*[merci beaucoup]
A peine extraite de sa boîte, les contours de la Sushi m'ont tout de suite fait penser au rétro fish Bilt 6 pieds ramené de Durban il y a -déjà- une décennie. Un round swallow bien dosé, un maître bau avancé et un Rocker qui se tend à mesure que les rails se pincent vers l'arrière. La version montagne de chez Rossi propose de son côté un concave longitudinal... un cambre quoi !
Ce surf des neiges est généreusement compact. Un mètre quarante cinq, ça déstabilise dès qu'on le prend sous le bras. On verra si les pieds en disent de même. Au passage la répartition du poids rend le portage manuel agréable.
C'est sans nul doute la planche la plus directionnelle que je connaisse. La largeur patin de 27,8cm se situe tout simplement sous le pied arrière (1/4). Un angle négatif n'a donc selon moi pas sa place, et il est peut-être logique de mettre à ce disque un zéro pointé. Vlan ! Bien fait.
Pour le pied avant il y a quatre inserts en plus -soit une douzaine- permettant de jouer de deux centimètres supplémentaires de part et d'autre du stance de référence. Le cambre laisse la place au rocker sous ce pied et la spatule s'élance progressivement en s'élargissant encore sur 20cm. La planche fait déjà presque quatre centimètre de plus au pied avant pour finir à 34cm au niveau du "Sushi" bleu métal. Cela promet !
L'engin arrive qui qu'il en soit à propos. Val d'Isère affiche un étage de neige tassée en station. Si vous habitez au premier, cet hiver de 2018, vous êtes en fait au rez de chaussée. Certains logements du niveau zéro ont les volets totalement ensevelis : " viens chez moi j'habite au sous-sol". Conditions gravissimes dirons-nous. Le malheur des uns...
Cette toute petite planche a montré sa très grande accessibilité dés les premiers virages. Sur pentes vierges la conduite semble pour ainsi dire innée. Adepte des planches type fish la familiarisation ne se fera pas attendre. Dans son Océan de poudreuse la Sushi plane et tourne sans effort, on peut donc se focaliser pleinement sur sa ligne . Où est la crête ? le drop ? le dôme ? N'ayez donc crainte des replats que l'énorme spatule avalera sans sourciller. D'un autre côté -de la planche- la surface et la longueur réduite en queue permet de poser ses sauts sainement sur ses deux appuis : le tail plonge alors que le nose reste à l'air libre.
En observant les traces j'ai remarqué des courbes involontairement plus resserrées qu'à l'habitude. J'attribue cela d'une part au gabarit très court de la Sushi mais aussi à cette combinaison de rocker dès le pied avant + largeur maximale à moins de 20cm de celui-ci. Avec une planche standard on ressert plutôt ses virages en seconde moitié (ligne de pente franchie) avec l'augmentation de vitesse et de pression faisant fléchir davantage le noyau. La Sushi plonge plus franco dans la courbe en gardant une vitesse assez constante. Cela est particulièrement bénéfique dans les parcours à obstacles, comprenez en milieu densément arboré ou étroitement rocailleux ; en pente soutenue de surcroît.
Dans son domaine de neige fraîche cette planche en surclassera plus d'une en fluidité et en progressivité. Elle est à la fois facile comme première planche de hors piste et vraiment ludique pour ceux ayant un gros bagage technique.
A l'usage j'ai relevé deux détails engendrés par ce shape singulier :
Avec trois centimètres de décalage sur une carre entre les deux pieds il est plutôt technique de maintenir la ligne droite et sa vitesse sur les traversées en dévers. Il faut vraiment se concentrer sur son pied arrière qui oscille sensiblement à la moindre aspérité. Il est parfois plus rentable de faire une nouvelle trace que de suivre l'existante.
Aussi, lorsque la neige fraîche prend le soleil et commence à "coller", le point de rupture entre rocker et cambre semble accentuer l'effet "Méfiate" s'il s'agit de passer un gap dans ces conditions.
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