Len Roald Jørgensen: l'interview

Len Roald Jørgensen vous connaissez ? Dernier tueur made in Norway, Len fait partie du RK1 Crew et de la jeunesse ultra talentueuse venu du royaume d'Europe du Nord. On l'a croisé pour la première fois à Dachstein en début de saison dernière, c'est devenu notre pote facebook et depuis il n'a pas cessé de nous impressioner. Interview, photo et vidéos dans la suite.

Len Roald Jorgensen.

Déjà un nom pareil, pas facile de passer inaperçu. Mais avec un niveau en snowboard proche du délire épileptique, ça relève de l'impossible.

Inconnu aujourd'hui encore, Len Roald Jørgensen est l'un des jeunes riders européens du moment. L'hiver dernier, Len en a mis plus d'un sur le cul avec des prestations impressionnantes de facilité et de style, notamment lors du Pleasure Jam à Dachstein et des Championnats du Monde de Snowboard à Oslo, mais surtout dans des podcast de ouf avec ses potes du RK1.

Au delà des contests, Len est aussi un membre (hyper) actif du RK1 Crew, gang norvégien regroupant ses compères Ståle Sandbech, Aleksander Østreng, et Olav Stubberud.

Si ce crew ne vous dit rien, alors il est impératif de regarder leur édit vidéo recap de la saison, il y a de quoi faire le plein de motivation pour au moins 200 ans, facile.

Pour vous aider à mieux cerner le personnage, Fluofun a échangé quelques mots avec le phénomène scandinave, qui n'a pas fini de faire parler de lui. Enfin, on espère.

Interview Fluofun :

Len Roald Jørgensen, rider

Fluofun : Salut Len, comment vas tu ? Tu es où là ?

Len : Yo Fluofun, ça va super ! Je viens juste de rentrer du Junkfest en Suède (le Junkyard festival avec entre autre la plus dingue des soirées de tous les temps, et des feux d’artifice qui pètent dans les couloirs). Donc là pour le moment je squatte à la maison, et je me prépare pour le début de saison. Je vais bientôt aller shredder Saas Fee, ça tue !

Fluofun : T’es plutôt du genre déroutant. Quand on t’a rencontré au Pleasure Jam tu étais en train de rider les rails et on s’est dit : « ok, ce gamin, son truc c’est le jib». Puis on t’a vu casser décemment le hip et les kickers… ça commençait à devenir étrange. Ensuite on t’a vu sur le quarterpipe du mondial 2012 à Oslo. Alors bordel qu’est ce que tu rides au juste ?? Tu n’es pas au courant que la polyvalence est has-been depuis pas mal d’années ? Faut choisir ta catégorie: Jibber, rider de poudre, machine de contest, mutant du dimanche ? Tu réponds quoi ??

Len : (Rires) Je n’ai pas envie de me ranger dans une catégorie, et si je devais vraiment, ce serait la case snowboarder. Rien d’autre. Pour moi il y a tellement de fun à tirer du snowboard, que je ne peux pas choisir un truc en particulier. Des fois j’ai envie de me jeter sur un kick, le lendemain carver et me taper des lignes de pow toute la journée, et ensuite tout changer pour bouffer que du rail. Je ne sais pas, mon truc c’est faire du snowboard. Je pense que ça me soulerait de passer mon temps à faire la même chose.

Fluofun : Comment as tu été invité aux Championnats du Monde de Snowboard? Est ce que Terje Haakonsen est intervenu directement ?

Len : En fait c’est une histoire assez drôle. Le premier jour des trainings j’étais en train de shredder Tryvann (station où se déroulait le mondial). Puis le soir j’ai voulu aller mater les pre-qualifs ou les qualifs en pipe. Je pense que c’étaient les pre-qualifs parce que je me souviens de Ståle( Sandbech) qui déchirait tout ! Une fois sur place j’ai rencontré Josefen et il m’a demandé si j’avais mon téléphone sur moi. J’ai répondu : « Non, il est dans ma caisse. C’est pour quoi au juste ? ». Il était du genre mystérieux et m’a juste dis que j’allais être sur le cul quand je l’aurais dans la main. Quand je suis retourné à ma voiture j’avais un appel manqué, et quand j’ai rappelé le numéro je suis tombé direct sur la boite vocale de Terje (ce qui a filé illico sur Instagram (rires)). Plus tard dans la soirée il m’a rappelé et m’a demandé si je voulais participer au contest de quarterpipe.

Fluofun : Quel âge as-tu ? Pourquoi aucune marque ne t'a vraiment poussé pour l’instant? Penses tu que c’est plus dur de sortir du lot quand on est norvégien ?

Len : J’ai 19 ans, bientôt 20. C’est trop cool parce que je peux sortir légalement dans les clubs à Oslo ! Pour le reste, je ne sais pas trop, surement parce que je ne suis pas assez bon. Bon peut-être aussi parce qu’en Norvège on a ce truc bizarre dans l’eau qui rend tout le monde balèze en snowboard, haha. Le problème en Norvège c’est que comme le marché du snowboard est assez petit, il devient difficile de se faire sponsoriser par une marque ou un shop vu qu’il n’y pas beaucoup d’argent. Et en parallèle t’as plein de riders qui sont aussi très bons. Peut être qu’en Europe et aux US on parle de « machin en Norvège » comme si il n’y avait qu’un seul rider ici, mais on est un bon nombre à bien se débrouiller dans le coin (rires).

Fluofun : Parle nous un peu du RK1…

Len : Bon  le RK1 c’est un gang/crew/meute/clan/clique/escouade composé de Ståle Sandbech, Aleksander Østreng, Olav Stubberud et moi même. Je ne suis pas un membre legitime du RK1, parce qu’en fait le crew est originaire de Rykkin. C’est l’endroit où Ståle, Aleks et Olav ont grandi ensemble et moi je viens d’un autre spot à genre 5 km. Mais pour d’obscures raisons ils m’ont laissé prendre part au truc, et j’en suis bien fan. Ce sont eux qui m’ont le plus aidé pour construire ma carrière dans le snowboard. Faites gaffe les gars, le RK1 est dans la place!

Fluofun : Raconte nous un peu, comment on peut être à la fois grand et stylé ? Tu sembles être le second à y arriver après Eero Ettala. C’est pour ça que tu noues des lacets autour de tes genoux ? Pour faire paraître tes jambes plus courtes ?

Len : Merci pour le compliment, j’apprécie beaucoup. Mais en dehors de Eero et moi il y en à d’autres des grands qui ont du style. Que penses-tu du style unique de Mikkel Bang? (ndlr : honte à nous, on a oublié Mikkel) Ou encore Nejc Ferjan aka M. Slovénie qui est aussi bien stylé et à l’aise sur sa planche. Peut être que le problème chez les mecs grands c’est d’avoir des bras longs ? Pour je ne sais quelle raison on arrive à pas trop les balancer dans tous les sens. Pour les lacets autour des genoux ça vient de l’époque où un pote et moi faisions du boardercross. On avait des pantalons bien trop grands du coup on enroulait des lacets autour des genoux pour aller plus vite. Et puis j’ai trouvé que j’avais l’air plus cool comme ça alors je les ai gardés. Donc si tu veux tracer, faut mettre des lacets autour de tes genoux !

Fluofun : C’est quoi le plan pour la prochaine saison ?

Len : Du snowboard, autant que possible et avec un peu de chance filmer des tricks cools pour le nouveau projet Random Bastards (Le film Blue Balls de cette année est juste dingue !). Peut être aussi des contests, mais ça va être surtout à base de shred tous les jours !

Fluofun : Et bien merci Len, on te souhaite que du bon pour la suite !

Et pour ceux qui préfèrent les images animées pour juger du niveau de la bête, voici un édit bien propre qui regroupe une partie de la crème d’Europe du Nord : Erik Botner, Fredrik Evensen, Eirik Nesse, Len Roald Jørgensen, Ståle Sandbech, Viktor Wiberg, Brage Richenberg, Petter Kristiansen et Torgeir Berre.

Indice : Len est déguisé en hawaiien.