Test Rossignol XV Sushi LF 2018

5 tests Rossignol XV Sushi LF.

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Note moyenne : 9,6/10
Manuval

Fish-trement ludique.

Rossignol XV Sushi LF
Avis sélectionné
Profil du testeur : 40 ans | 1,89m | 81kg | Avancé
Taille testée : 145
Conditions du test : Poudre parfaite, piste, boarder X & park
Cet avis matos est issu du programme de Tests Privés de Fluofun permettant à nos lecteurs de recevoir du matériel en échange de leur avis.
Rossignol - XV Sushi LF

Points forts

Passe partout de façon saine et homogène, hors norme et finalement très ouverte, facile à caser pour remonter en stop de certains spots.

Points faibles

Taille unique, petit désagrément en traversée et neige collante.

Les deux cartons sont arrivés promptement (fixations assorties en bonus) tout autant que les premières sorties en plein air.

どうもありがとう*, à la marque de snowboard au nom d'oiseau et au ludisme luminescent.

*[merci beaucoup]

A peine extraite de sa boîte les contours de la Sushi m'ont tout de suite fait penser au rétro fish Bilt 6 pieds (shape Jason Ribbink, dernière photo) ramené de Durban il y a -déjà- une décennie. Un round swallow bien dosé, un maître bau avancé et un Rocker qui se tend à mesure que les rails se pincent vers l'arrière. La version montagne de chez Rossi propose de son côté un concave longitudinal... un cambre quoi !

Ce surf des neiges est généreusement compact. Un mètre quarante cinq, ça déstabilise dès qu'on le prend sous le bras. On verra si les pieds en disent de même. Au passage la répartition du poids rend le portage manuel agréable.

Il est grand temps de passer au montage.

C'est sans nul doute la planche la plus directionnelle que je connaisse (photo 1/1). La largeur patin de 27,8cm se situe tout simplement sous le pied arrière (1/4). Un angle négatif n'a donc selon moi pas sa place, et il est peut-être logique de mettre à ce disque un zéro pointé. Vlan ! Bien fait. 

Pour le pied avant il y a quatre inserts en plus -soit une douzaine- permettant de jouer de deux centimètres supplémentaires de part et d'autre du stance de référence. Le cambre laisse la place au rocker sous ce pied et la spatule s'élance progressivement en s'élargissant encore sur 20cm. La planche fait déjà presque quatre centimètre de plus au pied avant pour finir à 34cm au niveau du "Sushi" bleu métal (1/3). Cela promet !

L'engin arrive qui qu'il en soit à propos. Val d'Isère affiche un étage de neige tassée en station. Si vous habitez au premier, cet hiver de 2018, vous êtes en fait au rez de chaussée. Certains logements du niveau zéro ont les volets totalement ensevelis : " viens chez moi j'habite au sous-sol". Conditions gravissimes dirons-nous. Le malheur des uns...

Afin de se mettre dans un contexte idéal dénué de trace, le biathlon alternant marche d'approche et descente est toujours une option valable (1/2). Les faces (2/4) se sont donc enchaînées sur ce rythme.

Cette toute petite planche a montré sa très grande accessibilité dés les premiers virages. Sur pentes vierges la conduite semble pour ainsi dire innée. Adepte des planches type fish la familiarisation ne se fera pas attendre. Dans son Océan de poudreuse la Sushi plane (2/1 & 6/2) et tourne sans effort, on peut donc se focaliser pleinement sur sa ligne (3/1 à 4) . Où est la crête ? le drop ? le dôme ? N'ayez donc crainte des replats que l'énorme spatule avalera sans sourciller (6/1). D'un autre côté -de la planche- la surface et la longueur réduite en queue permet de poser ses sauts sainement sur ses deux appuis : le tail plonge alors que le nose reste à l'air libre (2/3).

En observant les traces j'ai remarqué des courbes involontairement plus resserrées (2/2) qu'à l'habitude. J'attribue cela d'une part au gabarit très court de la Sushi mais aussi à cette combinaison de rocker dès le pied avant + largeur maximale à moins de 20cm de celui-ci. Avec une planche standard on ressert plutôt ses virages en seconde moitié (ligne de pente franchie) avec l'augmentation de vitesse et de pression faisant fléchir davantage le noyau. La Sushi plonge plus franco dans la courbe en gardant une vitesse assez constante. Cela est particulièrement bénéfique dans les parcours à obstacles, comprenez en milieu densément arboré ou étroitement rocailleux ; en pente soutenue de surcroît.

Dans son domaine de neige fraîche cette planche en surclassera plus d'une en fluidité et en progressivité. Elle est à la fois facile comme première planche de hors piste et vraiment ludique pour ceux ayant un gros bagage technique.

A l'usage j'ai relevé deux détails engendrés par ce shape singulier.

Avec trois centimètres de décalage sur une carre entre les deux pieds il est plutôt technique de maintenir la ligne droite et sa vitesse sur les traversées en dévers. Il faut vraiment se concentrer sur son pied arrière qui oscille sensiblement à la moindre aspérité. Il est parfois plus rentable de faire une nouvelle trace que de suivre l'existante.

Aussi, lorsque la neige fraîche prend le soleil et commence à "coller", le point de rupture entre rocker et cambre semble accentuer l'effet. "Méfia te" s'il s'agit de passer un gap dans ces conditions.


Hors des sentiers non battus le mètre 45 n'est pas en reste. Une fois sa géométrie assimilée on peut entrer en piste et y ciseler sa marque particulière. Carving ou boarder X (4/1) il y a assez de nerf pour attaquer, se faire centrifuger et déneiger au passage le haut des virages (4/2). La Spatule avant invite clairement à la pratique du tripod (4/3), à croire qu'elle est conçue pour cela. Elle a ici largement de quoi s'appuyer en mode press et slides.

Personne n'aime les champs de bosses. Avec une planche si compacte on pourrait penser se faufiler sans difficulté. Cela est plutôt vrai. Cependant il n'y a aucun amorti (cambre) jusqu'à la fixation avant donc la jambe concernée doit effectuer tout le boulot. Contournez ce problème -comme à l'accoutumée- !


Je ne m'emballe pas à l'idée d'amener une twintip FS en poudre. Or on peut dire "le contraire de l'opposé" : Sushi+park = prévisionnel de figures cocasses.

Avec des spatules bien distinctes, les nose (6/3) et tail (5/1) grabs changeront des usages communs.

Il est préférable d'effectuer des sauts droits : staleFish obligatoire (5/2) ou des rotations complètes. Quid des réceptions en switch avec un tail de 25cm peu relevé.

En sortie de kicker, -surtout en backside- le pied avant très haut sur la carre fait à l'appel point de pivot ce qui accélère la rotation (bon à savoir).

On peut s'aventurer sur des tables plus grosses si l'envie fait surface. La planche tient bien la prise d'élan, c'est juste le nez qui claquera un peu en réception.

Le point d'équilibre avancé de la planche peut produire des résultats inédits : method nose bone (5/4) ?

Faisant fi des programmes, avec cette XV 145 sanglée, le freestyle en directionnelle est tout à fait possible et même à mon sens recommandé. Prendriez-vous le risque d'une bonne rigolade ?


Rossignol et XV sortent ici une planche de l'ordinaire. Malgré des abords exclusifs on peut en tirer un bon parti dans divers domaines. Hormis quelques détails elle cultive à merveille sa singularité dans son jardin généreusement remblayé de neige. Sortez-la de son contexte pour en dévoiler une personnalité plus complète. Cette planche unique est peut-être avant tout limitée par son unique taille (mondo point inférieur à 27 et gabarits supérieurs à 85kgs). Forte de son succès, peut-être mérite t'elle une petite et une grande sœur. .


Remarque subsidiaire :

Sushi : traditionnellement nippon ce met le plus couramment à base de riz, d'algue et poisson a envahi le monde occidental depuis une décennie. A une année près c'est la date à laquelle je suis devenu intolérant à l'achat de poisson et de viande. Leurs productions industrialisées respectives pêche/aquaculture et élevage sont tout simplement un criant non sens et un massacre environnemental généralisé. La pêche côtière d'antan a été remplacée par des navires-usines à l'équipement militaire high tech. Pour anéantir la vie halieutique (baleines incluses), le Japon est à la pointe de cette guerre insoutenable.

Pratiquant entre autres le surf marin et alpin, des sports "Nature" dirons-nous, ma conscience a pris le contrôle sur mon estomac et c'est tant mieux. Désormais les sushis, lasagnes ou curry sont d'origine 100% végétale.

Avec la globalisation tout est interconnecté et chaque consommateur étant responsable, les ruisseaux (signaux faibles) formeront en aval les fleuves (adoption collective).

Les Océans sont aux pieds des sommets enneigés comme l'arborent certains logos de surfwear. Dave Rastovich, Rob Machado, plus récemment Kelly Slater (apparemment le gars propage pas mal d'ondes dans le milieu), Alana Blanchard et John John Florence ont abandonné la nourriture d'origine animale pour diverses bonnes raisons.

Aux snowboarders/skiers (pro en tête) de désormais faire prendre de l'altitude à des tendances si cruciales. Planche aux pieds nous sommes les enfants ultra gâtés de la mondialisation. Un caprice alimentaire ne serait-il pas d'une indécence avérée. Des BBQ peut-être mais avec des Soycisses !

J'invite à lire sans attendre : "Urgence, si l'Océan meurt nous mourrons" de Paul Watson fondateur emblématique de Sea Shepherd (ONG établie l'année de ma naissance) et/ou à visionner https://thinkerview.com/plongee-eaux-troubles-paul-watson-fondateur-de-sea-shepherd/.

Pour qui ?

Pour tous les niveaux en hors piste. Quelques compétences requises ailleurs.

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